JAL est un homme aujourd'hui. Je l'ai connu tout jeune, presqu'un enfant. La première fois que je l'ai rencontré, au cour d'un stage, il m'est apparu tellement petit que j'ai cru qu'il était loin (mais même de près il est petit). Sa réputation l'avait précédé, une réputation d'humoriste, de bon vivant et de dessinateur.
J'ai toujours été fasciné par les gens capables, en 3 coups de crayon, d'extirper du néant un visage, un paysage, une situation, une femme, un crocodile - surtout les crocodiles, allez savoir pourquoi.
C'était au cour d'un repas et JAL, jeune adolescent fébrile mais déjà trapu, était assis en face de moi. Hé bien, le croiriez-vous ? à aucun moment nous n'avons parlé de dessin, de bédé, d'humour... rien de tout cela. Tout simplement parce que le jour où sa réputation l'avait précédé, je n'étais pas là. J'ignorais donc tout de ses prouesses et lui, artiste trop modeste, n'avait pas moufté mot de ses dons et compétences diverses. Il n'avait parlé que de ses capacités et de ses goûts musicaux. Mais n'y voyez aucune fanfaronnade : la musique était le sujet de notre rassemblement.
Car il faut le dire - JAL n'est pas qu'un dessinateur, il est aussi bon musicien. C'est une pièce maîtresse du groupe « Les Boureurs » dont il fait parti depuis maintenant plus de10 ans.
Tout de suite, je l'ai trouvé sympathique et nous sommes devenus des amis. Une chose m'étonne toujours : je l'ai toujours vu avec de belles femmes (une à la fois, certe, mais quand même). Comme ce n'est pas Apollon, j'en déduis que faire de rire les filles est une bonne tactique pour les séduire. A moins que, dans son pantalon, il ait de quoi faire une sacré soupe.
Son sang chaud, son accent, sa démangeaison quasi permanente et incontrôlée qui le pousse à éructer des exclamations et à battre des mains pour accompagner un flamenco imaginaire (des jaléos en quelque sorte), son habitude de dîner très tard, ses airs de torero, son goût immodéré pour la sardine, ses oreilles décollées, sa folie latente de bon aloi et son amour immarcescible pour la bédé trahissent ses origines ibériques.
Mais son goût immodéré, quelque peu commun, pour le football en général et son amour incommensurable pour l'OM en particulier, montre à quel point il est attaché à Marseille, sa ville d'adoption.
Quoiqu'il en soit, que de chemin parcouru depuis. Et quel mérite ! Etre capable de parcourir tant d'années/kilomètres avec de si petites jambes relève de l'exploit, du record mondial aussi bien sportif qu'intellectuel et révèle une volonté digne de Toulouse-Lautrec.

Franck BERTHOUX

Franck BERTHOUX, président de LAC caricaturé par JAL

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