Connaisez-vous le figuier étrangleur ? Non ? Laissez-moi vous le présenter.
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A quelques kilomètres de Bobo-Dioulasso, au Burkina Faso, il y a un parc national appelé La Cascade. Au milieu coule une rivière. Il y a beaucoup de végétation, beaucoup d'arbres d'essences différentes. Parmi ces arbres, il y a un ficus dit figuier étrangleur. Cet aventurier vient traîtreusement s'installer sur un palmier d'une espèce particulière. Il se fait humble, suppliant, demande l'hospitalité, là, dans un coin. Il tient si peu de place !
Le palmier bienveillant mais un peu naïf comme beaucoup de gens trop bienveillants a pitié de la pauvre brindille toute tremblante qui ne montre d'abord timidement qu'une feuille, puis deux, puis davantage.
On la laisse faire. Elle s'enhardit et montre une mignonne racine, grêle, flexible, qu'un rien briserait.
Une seconde racine surgit, puis une autre, encore une autre Négligemment, elles restent suspendues à la branche qui leur sert d'appui, flottant au gré du vent. Le palmier est habitué à sa commensale qui ne le gêne en rien et la laisse agir à son gré.
Mais, un jour, tout change, les fines racines ont touché la terre, elles s'y agrippent, s'y enfoncent.
Le traître commence à relever la tête, ses racines pompent aux dépens de celui qui l'a nourri, hébergé jusqu'ici, tous les sucs nutritifs.
Goulûment, il s'en nourrit. Insatiable, il puise, puise encore dans le sol, la nourriture qui alimentait le palmier, se développe, grossit aux dépens de celui-ci qui meurt épuisé, étouffé, victime de son bon coeur.
Le figuier étrangleur étend alors ses racines en tous sens, donne naissance à de nouveaux rejetons qui se multiplient à l'infini.
L'humble petite herbe devient peu à peu une forêt impénétrable !
L'histoire de ce palmier et du figuier n'est-elle pas celle de bien des gens ? N'est-elle pas l'image de ce qui se passe journellement parmi nous ?
Lequel d'entre nous n'a pas été victime de son bon coeur. Combien, pour avoir eu un élan charitable, ont éprouvé des regrets cuisants ? Auquel d'entre nous un service rendu n'a-t-il pas été payé de la plus attristante ingratitude ?