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L'ensemble des 12 ginkgos biloba (10 mâles et 2 femelles) constitue l'ornement privilégié de la cour de la Gare de Saint Sulpice-Laurière. C'est le seul de cette importance en France.
Ces arbres ont été plantés en 1864, lors de la construction de la voie ferrée Paris-Toulouse. L'ingénieur en chef qui dirigeait les travaux, monsieur de Leffe, était devenu, au cours d'un voyage au Japon, l'ami intime du frère de l'Empereur et il l'avait invité dans son château de Crochat, près de Limoges. Lors de cette visite, le prince avait apporté dans ses bagages 13 plants de ginkgos, arbre peu connu en Occident mais chargé de symbole en Orient.
L'ingénieur fit planter les arbustes face au bâtiment de la Gare qu'il était en train de construire. Douze ont survécu.
Fossile vivant, le ginkgo existait à l'ère primaire. Sa longévité est exceptionnelle. C'est la plus ancienne espèce vivante. Les plus anciens vivent en Chine. Certains dépassent 40 m de hauteur et leur âge approche les 4000 ans. Ceux de nos régions ont une taille plus modeste, ce qui est normal puisque les plus anciens ont, à peine, deux cents ans. La circonférence du tronc de ceux de Saint Sulpice-Laurière varie de 2,70 m à 3,10 m.
L'arbre porte des feuilles d'un jaune intense en automne. La feuille, en forme d'éventail, est divisée en deux lobes d'où le qualificatif de biloba. C'est un des rares conifères à perdre ses feuilles en hiver. Les arbres femelles donnent des graines qui ont l'apparence d'un fruit analogue à la mirabelle, à reflets argentés. Le mot ginkgo vient du chinois GINKYO qui signifie « abricot d'argent ».
C'est un arbre apprécié pour son charme étrange, son feuillage vert glauque à la belle saison et jaune éblouissant à l'automne. Très recherché, il atteignit des prix fabuleux d'où son surnom « d'arbre aux 40 écus ». Cette somme a été payée, paraît-il, au XVIIe siècle, à un pépiniériste d'Outre-Manche par un riche amateur pour 5 petits arbres.
Le ginkgo aurait aussi le pouvoir d'éloigner le feu. On signale d'ailleurs que, lors de l'incendie qui ravagea Tokyo en 1923, un temple entouré de ces arbres fut sauvé des flammes. Plus étonnant encore, le 6 août 1945, explosait sur Hiroshima la première bombe atomique. Rien ne repoussa du sol, si ce n'est un timide surgeon de ginkgo. Cette pousse est devenue, de nos jours, un bel arbre.
Il résiste à l'attaque des insectes, bactéries, virus, champignons et il est insensible à la pollution urbaine et industrielle des cités modernes.
En tant que plante médicinale, il fait l'objet de recherches très poussées. Une spécialité pharmaceutique (extrait de feuilles) est utilisée pour améliorer la circulation sanguine et les performances cérébrales. L'utilisation en décoction des feuilles permet d'obtenir une tisane qui guérit, paraît-il, le rhume de cerveau.
Le ginkgo est un symbole de vie et un magnifique symbole pour Saint Sulpice-Laurière.

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